Le gouvernement a présenté son projet de réforme des retraites le 23 janvier dernier en Conseil des ministres. Ce projet de loi, intégré au projet de loi de finances rectificatif de la Sécurité sociale (PLFSS), est en cours d’examen à l’Assemblée nationale. Après le vote de la loi, vers la fin du 1er trimestre, la réforme entrera en vigueur à partir du 1er septembre 2023. Aujourd’hui, la majorité des Français peut partir à la retraite à 62 ans. À partir du 1er septembre 2023 et de la génération née en septembre 1961, cet âge va augmenter de trois mois par classe d’âge pour atteindre 64 ans en 2030.
L’autre principale évolution concerne la durée de cotisation. S’il faut aujourd’hui avoir cotisé 42 ans pour avoir sa retraite à taux plein, la réforme prévoit qu’il faudra 43 ans de cotisation, et ce, plus vite que prévu. La loi Touraine de 2014 prévoyait en effet que cette durée ne serait atteinte qu’à l’horizon 2035, la réforme vise désormais 2027.
En ce qui concerne les carrières longues, c’est-à-dire les gens qui ont commencé à travailler avant 20 ans, le gouvernement ajoute un seuil supplémentaire : pour ceux ayant cotisé avant 18 ans, il sera possible de partir dès 60 ans, ce qui était jusqu’ici possible seulement avant 16 ans. Pour les personnes déclarées inaptes, la retraite sera toujours possible à partir de 62 ans, et 55 ans pour les travailleurs handicapés. Il sera toujours possible de partir à la retraite à taux plein, à 67 ans, que l’on ait cotisé ou pas tous ses trimestres.
Cette réforme signerait également la disparition de nombreux régimes spéciaux, comme celui de la RATP, celui des industries électriques et gazières. Concernant les pensions en elles-mêmes, la réforme prévoit que la retraite minimale sera d’au moins 85% du SMIC net, ce que le gouvernement estime à près de 1 200 € brut. Cette revalorisation va concerner les retraités futurs et actuels ayant validé une carrière complète, à temps plein et au SMIC. Une mesure qui ne concerne donc pas toutes les petites retraites.
Enfin, la réforme vise aussi la mise en place d’un « index senior », qui doit obliger les entreprises de plus de 300 salariés à publier la part de seniors recrutés et maintenus en emploi, sous peine d’une sanction financière.